Autopsie du sport français by Riolo Daniel

Autopsie du sport français by Riolo Daniel

Auteur:Riolo, Daniel [Riolo, Daniel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai/Sport
Éditeur: Hugo
Publié: 2018-03-07T23:00:00+00:00


« Tu as certaines chapelles dans le rugby et les gens n’en sortent pas. Les Anglais, ils sont ce qu’ils sont, tu peux les aimer ou ne pas les aimer, mais l’équipe nationale, c’est la priorité. Jusqu’ici, tu avais une fédération qui ne remplissait pas son rôle », assène Bernard Laporte. Le nouveau président de la Fédération Française de Rugby, élu au terme d’une campagne à couteaux tirés, a tout gagné ou presque dans le rugby. Deux titres de champion de France et trois Coupes d’Europe lors de ses passages au Stade Français et à Toulon. Quatre Tournois des VI Nations dont deux Grands Chelems lors de son septennat (2000-2007) à la tête des Bleus. Seule la Coupe du monde manque à son palmarès. En 2003, les Bleus s’avancent pourtant avec des certitudes et la supposée « Nouvelle Star » du rugby mondial, Frédéric Michalak. Mais l’absence de plan B, l’incapacité à s’adapter à la pluie et un métronome anglais nommé Jonny Wilkinson douchent les illusions des Bleus en demi-finale (7-24). En 2007, la France accueille le monde. Nommé secrétaire d’État chargé des Sports par Nicolas Sarkozy quelques mois plus tôt, Bernard Laporte entend bien enfin emmener ses Bleus au septième ciel avant de rendre son tablier. Dans un élan patriotique, il fait même lire la lettre de Guy Môquet avant le premier match des Bleus. D’abord dévolue au capitaine Raphaël Ibañez, cette tâche est confiée à Clément Poitrenaud suite au refus du talonneur des Bleus. Une initiative disproportionnée à quelques minutes d’un grand rendez-vous sportif et qui eut tout l’effet inverse de celui escompté. Submergés par l’émotion, pétrifiés pour certains (dont Poitrenaud), les Français s’inclinent contre l’Argentine (17-12). L’exploit contre la Nouvelle-Zélande en quart de finale (20-18, avec un essai marqué suite à une passe en-avant – ou pas – de Damien Traille pour Frédéric Michalak) ne sera qu’une victoire en trompe-l’œil.

De nouveau, les Anglais privent les Bleus d’une finale avec la même précision clinique qu’en 2003 (14-9). Mais en 2007, Bernard Laporte amène, par sa personnalité et sa relation avec le nouveau président, le rugby au sommet de l’État.

Au Cardinal, porte de Saint-Cloud, l’homme a ses habitudes et me propose d’approfondir certaines questions. Alors que le dossier brûlant de la candidature pour la Coupe du monde 2023 va être déposé, il met les pieds dans le plat : « La fédération, c’est la patronne du rugby français. Et comme je suis le président, c’est moi le patron, ce n’est pas Paul Goze1. Pendant des années, Pierre Camou est resté en place parce qu’il ne disait rien. Paul Goze aurait eu tort de ne pas s’engouffrer dans la brèche. Il a eu raison. Sauf que maintenant, c’est fini », s’emporte-t-il.

Depuis son accession à la présidence, en décembre 2016, Bernard Laporte s’échine à mettre en place la promesse phare de sa campagne électorale : les contrats fédéraux. Inspirés du modèle néo-zélandais, leur instauration consisterait à placer les internationaux français à disposition de l’équipe de France six mois par an. En échange, la FFR prendrait en charge la moitié de leur salaire (300 000 € en moyenne).



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